samedi 21 avril 2012

Le poids des mots


Le poids des mots est subjectif, relatif à chacune ou chacun. Telle phrase énoncée pourra paraître anodine pour certains ou lourde de sens – et de deuxième voire troisième sens – pour certaines.

Pas plus tard que ce soir, j'ai reçu un « je t'aime » par message. Au premier abord et hors contexte, ces trois mots sont justes magnifiques. Je l'admets. Mais je ne les ai pas pris comme j'aurais dû les prendre ou comme l'autre devait s'attendre à ce que je les prenne. Pas qu'ils ne m'ont pas touchée, là n'est pas la question. C'est juste que dans le contexte actuel, j'ai trouvé qu'ils sonnaient faux. Je m'explique.

Quand je dis à quelqu'un que je l'aime – et ce n'est pas souvent... je ne suis pas de la génération facebook où tout le monde « aime » tout et tout le monde tout le temps – c'est que j'ai bien pesé les mots et que je le pense vraiment. Pour moi, cette phrase est « lourde de conséquences » si je peux dire ainsi. Et si je l'énonce, la personne pénètre instantanément dans le cercle restreint de mes amis très proches, voire cercle familial – genre « t'as gagné le gros lot, mon pote ». Ensuite de ça, j'agis de façon à montrer à l'autre que je l'aime, dans mes actes ou paroles, en étant à l'écoute, en aidant, en soutenant, bref en étant là pour elle ou lui.

Le « je t'aime » que j'ai reçu – qui n'est pas le premier reçu de la part de cet homme – n'a pas du tout la même signification et valeur à mes yeux. Mon « je t'aime » n'est pas égal à son « je t'aime ». Le sien est presque lancé – pour montrer certes qu'il tient à moi – plutôt comme ça, comme on dirait « merci ». En tout cas, c'est de cette manière que je le ressens. Comme si son « je t'aime » avait moins de valeur que le mien. Pourquoi ? Parce que dans les actes, je ne retrouve pas de reflet ou de suite à ses paroles. Il n'y a pas, comme chez moi, de suite ou de changement, de partage ou d'engagement quelconque. Rien ne bouge, la vie suit son cours quoi. C'est presque comme si ce mot était vide de sens. Plus que le mot, j'attends l'acte qui suivra. Le poids ou la signification des mots est, en ce sens, effectivement propre à chacun.

Je devrais lui demander ce que ce « je t'aime » signifie ou plutôt implique – si il implique quoi que ce soit... – pour lui. Et lui donner la définition de mon « je t'aime ».

2 commentaires:

Livfourmi a dit…

Le poids des mots est relatif, parce qu'on y met (ou pas) tout notre vécu. Du coup, les attentes qui s'en suivent, ne sont pas les mêmes, d'une personne à l'autre.

Et tes attentes ont changé. Tu sais que le potentiel existe et tu aimerais que la situation évolue, pour vous donner une chance.

Mais la situation n'évolue pas. Dommage qu'il ne s'investisse pas plus. C'est la même situation qu'au début, dis-tu. Tu dis que tu en souffres plus, que tu n'en profites.

Difficile de partir quand on aime!

Livfourmi a dit…

En faisant de l'ordre - et va savoir pourquoi je perds mon temps à ça, avec tout ce que j'ai à faire - je suis tombée sur un de ces énièmes bouts de papiers où j'avais écrit la chose suivante:

"Impossible d'oublier ce par quoi on existe".