Grosse question. Si vous pensez d’abord à vous, on vous talque d’égocentrique égoïsto-narcissique. Si vous mettez les autres en priorité une – ce qui semble, je dis bien semble, être le merveilleux chemin à suivre dans notre fichue éducation occidentalo-judéo-chrétienne – , on vous loue ! Forcément, puisque vous faites exactement ce que les autres attendent de vous : penser à eux, agir pour ou avec eux, les soulager, les mettre au centre de vos préoccupations, faire en sorte qu’ils soient bien,… et fermer votre gueule. Mais n’est-ce pas là, de leur côté à eux, que réside la forme d’égoïsme la plus pure ?
Il y a à peine 20 minutes, quelqu’un qui m’est cher me dit encore « t’as pensé à appeler un-tel pour prendre des nouvelles de sa santé ? Il paraît qu’il est rentré à la maison… ». Phrase à laquelle j’ai juste envie de répondre – mais je ne le fais pas parce que c’est pas bien du tout du tout – « et ce un-tel m’a-t-il jamais appelé pour prendre de mes nouvelles actuelles ? ». On me dira « mais faut pas être comme ça », ok. Mais parfois j’aurais aussi envie que quelqu’un pense un peu à moi, comme je le fais moi pour les autres. J’en ai parfois ma claque – aujourd’hui plus qu’un autre jour peut-être, le temps doit y être pour quelque chose – de faire tout pour que les autres soient bien et heureux. Je me donne de la peine, je prends sur moi, mais pourquoi au final ? J’en deviens lisse et inintéressante. Et en plus, aucun merci, aucun regard qui dit « j’apprécie » ou ne serait-ce que « j’ai bien vu ce que tu as fait et c’est super ». Non.
Mais où est le juste milieu de tout cela ? Les égoïstes peuvent-ils être un peu plus altruistes et les altruistes un peu plus égoïstes ?